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Paris criminel – 1572

Denis Crouzet

Lorsque, le 24 août 1572, Charlotte Arbaleste se réveille vers 5h00 du matin et regarde à sa fenêtre, que voit-elle ? Les rues avoisinantes sont remplies de gens qui vont et viennent. Le massacre de la Saint-Barthélemy a en effet commencé depuis deux ou trois heures avec l’assassinat de l’Amiral de Coligny et la tuerie des capitaines huguenots présents dans la capitale. Sans doute s’étend-il déjà à la population protestante de la ville. Les Parisiens sont sortis de chez eux pour se faire les spectateurs-acteurs d’une immense tragédie, dont Denis Crouzet réévalue le nombre des victimes : au moins 4000, peut-être plus. Il démontre que cette tragédie n’a été possible que parce que le “peuple” a pris part, tant activement que passivement, à une grande euphorie collective aspirant à réitérer le massacre biblique des adorateurs du Veau d’or. C’est toute une ville qui a tué ou laissé tuer les “hérétiques” dans le cours d’un atroce crime de masse que l’on peut rapprocher des grands pogroms de l’histoire passée.

Comprendre comment le pouvoir royal, à contre-sens du rêve de paix civile qui l’animait, a pu être pris au piège d’un imaginaire eschatologique commandant à chaque “bon catholique” de prendre part à un grand massacre qui exprimait une intense foi en Dieu, tel est le projet de ce livre qui s’apparente à une enquête policière œuvrant dans l’obscurité des jours et des nuits d’épouvante.

10.2024


La France huguenote
Histoire institutionnelle d’une minorité religieuse (XVIe-XVIIIe siècles)

Philippe Chareyre, Hugues Daussy

Confrontés aux persécutions, en butte à l’hostilité des catholiques intransigeants, pourchassés par les officiers royaux, les huguenots ont su se structurer, dans la clandestinité puis au grand jour, afin de résister en dépit de leur grande vulnérabilité. Grâce à une organisation ecclésiastique originale, le système consistorial-synodal, et aux institutions politiques dont ils se sont dotés, ils ont réussi, au prix d’un combat acharné, à obtenir provisoirement leur intégration au corps du royaume avant d’en être à nouveau rejetés après la Révocation de l’édit de Nantes. En une vaste fresque inédite, ce livre retrace l’aventure de cette minorité religieuse en quête de reconnaissance, puis d’établissement et enfin de survie. Il jette une lumière nouvelle sur ces institutions huguenotes peu connues dont le fonctionnement reposait sur un principe de représentativité peu commun dans l’Europe des monarques absolus. Il étend ses perspectives jusqu’aux espaces européen et américain du Refuge qui accueillirent les réformés persécutés. Ils y reproduisirent leur mode d’organisation ecclésiastique pour y fonder des communautés dont certaines ont traversé les siècles. Il jette un éclairage nouveau sur les rapports entre Église et État et les prémices du pluralisme confessionnel.

10.2024


Survivre – Une histoire des guerres de Religion

Jérémie Foa

Dans le monde incertain des guerres de Religion (1562-1598), survivre est tout un art. Comment mentir, se déguiser, s’échapper, simuler ou dissimuler sa confession religieuse ? Comment se faufiler, tromper ou surprendre son adversaire ? Quelles sont, en somme, les tactiques pour tenir dans un monde soudain hostile, dans lequel le voisin peut dénoncer, le boucher empoisonner, votre accent vous trahir, le fils égorger, le mari mentir et la rue naguère familière devenir guet-apens ? « Car en matière de guerres intestines, écrit Montaigne, votre valet peut être du parti que vous craignez. Et lorsque la religion sert de prétexte, les parentés mêmes deviennent peu fiables ».

En s’appuyant sur des chroniques contemporaines et sur un matériau archivistique exceptionnel, cette enquête entend rendre sensible ce que fut l’expérience concrète des « tristes hommes d’après 1560 ». Parce que la guerre civile rend incertain ce qui semblait le mieux établi – l’identité des êtres et des choses, le statut des lieux, le langage lui-même –, Survivre entreprend de mettre en lumière les savoir-faire et les savoir-vivre avec le trouble. Mais ce livre n’entend pas seulement restituer au plus près des documents ce que fut l’épreuve de la guerre intestine. Il propose une relecture ambitieuse de l’ensemble des guerres de Religion, laboratoire de notre modernité, désormais envisagées au prisme de la condition d’incertitude.

09.2024


Extirper l’hérésie de Provence : Vaudois et luthériens (1530-1560)

Gabriel Audisio

En Provence et Comtat les idées réformées se répandent dès 1520. Les années 1530 marquent le début de la répression contre l’hérésie. Les réformés proviennent soit des vaudois soit des catholiques. La période 1530-1560 est celle des « primo-protestants » avec la persécution organisée, avant les guerres de Religion.

10.2023


Les guerres de Religion : Une histoire de l’Europe au XVIe siècle

Nicolas Le Roux (dir.)

Les « guerres de Religion » désignent ordinairement les conflits, achevés par huit paix, qui se déroulèrent en France de 1562 à 1598. On a pu faire commencer la période des troubles civils un peu plus tôt, notamment avec la mort accidentelle d’Henri II en 1559, et intégrer les guerres dans les années 1620 pour prendre en compte l’ensemble des violences et campagnes militaires ayant opposé des partis confessionnalisés au début de l’époque moderne. Les affrontements qui se déroulèrent dans les cantons helvétiques autour de 1530, puis dans le Saint-Empire dans les années 1540 et 1550, constituent eux aussi, assurément, des guerres de Religion, et les anciens Pays-Bas basculèrent à leur tour dans la guerre à partir de 1566. Quant à l’Angleterre, elle connut des troubles, mais ne sombra pas dans la guerre civile, ce qui ne l’empêcha pas de participer aux conflits européens, tout comme la monarchie catholique espagnole et les puissances italiennes, à commencer par la papauté. Proposer une approche à la fois nationale et transnationale des affrontements religieux du XVIe siècle, en soulignant le poids des circulations et des échanges à travers l’Europe, mais aussi des logiques territoriales de rivalité ou de solidarité, tel est le but de cet ouvrage.

09.2023


Anne Lapra, fugitive protestante

Sarah Rouvière

En 1739, Anne Lapra, enceinte de huit mois, et son mari sont arrêtés pour avoir hébergé un pasteur clandestin et son épouse, également enceinte. Les deux couples sont emprisonnés. Un mois plus tard, l’évasion d’Anne Lapra – qui vient d’accoucher – et de l’épouse du pasteur stupéfie les autorités.
De Suisse où elle s’est réfugiée, Anne Lapra aide alors son mari, envoyé aux galères pour « crime de religion », à transmettre de précieuses informations sur les forçats. Tandis que pèse sur elle une condamnation par contumace à la tour de Constance, la fugitive protestante prend tous les risques pour aller visiter le galérien à Marseille…
À travers Anne Lapra, l’historienne Sarah Rouvière évoque le rôle des femmes dans la résistance huguenote. Dans une enquête menée tambour battant, l’autrice restitue avec talent le tragique, la tension et l’espoir propres à cette vie hors du commun.

06.2023


Les guerres de religion (1559-1610) : la haine des clans

Olivier Renaudeau, Laetitia Desserrières, Christine Duvauchelle, Morgane Varin

La seconde moitié du XVIe siècle constitue la « part sombre » de la Renaissance, marquée en France par les conflits religieux. L’affirmation de la foi protestante, comme la défense de l’Église catholique, servent d’étendard aux clans aristocratiques en rébellion contre le pouvoir royal et aux fidèles des deux confessions qui embrassent le combat des Grands. Le royaume entre dans un cycle de haines et de violences conduisant à huit guerres et quarante ans d’instabilité.

Combat fratricide par les armes, conflit des idées et des images, crise internationale, qui voit notre pays devenir le champ de bataille d’une Europe divisée par la Réforme, ces guerres de Religion accouchent, dans la douleur, de la France moderne – au prix de deux régicides – et préparent la voie à la monarchie absolue comme à notre République laïque.Armures, gravures, tapisseries, près de deux cent cinquante témoignages iconographiques, explicités de cartes, d’une généalogie et d’une chronologie, viennent illustrer les dix-neuf essais et la quarantaine de biographies présents dans ce riche ouvrage.

04.2023


Retrouver ses ancêtres protestants

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Justine Berlière

La généalogie est devenue une passion française, grandement facilitée par l’usage d’internet et la mise en ligne de sources variées. Mais la multiplicité de ces sources, leur dispersion, leur classement, leur interprétation peuvent plonger le chercheur – même confirmé – dans la perplexité. Certaines recherches sont par ailleurs compliquées par le contexte historique, politique, géographique et social : c’est le cas des non catholiques en France, particulièrement pour les protestants, minorité religieuse qui a longtemps dû vivre cachée ou s’exiler pour garder sa foi. Victimes d’une persécution qui allait jusqu’à la négation d’actes fondamentaux pour une recherche généalogique classique – baptêmes, mariages, sépultures –, ces huguenots sont difficiles à identifier, localiser, retrouver entre 1685 (révocation de l’édit de Nantes) et la Révolution. Ce petit guide de généalogie protestante donne des pistes administratives et géographiques, des conseils et des indications méthodologiques selon les périodes, en France et à l’étranger, du XVIe jusqu’à nos jours, pour chercher et trouver des ancêtres protestants.

02.2023


Que sais-je ? – Les guerres de Religion

Nicolas Le Roux

Au début du XVIe siècle, certains chrétiens, “protestant” contre ce qu’ils considèrent comme des abus de Rome, ébranlent l’unité de l’Église. De ce conflit théologique découle une crise politique sans précédent, dont les guerres de Religion sont la traduction sanglante. Complots, attentats, massacres, guerre des mots et des images… De la mort d’Henri II à la signature de l’édit de Nantes, c’est cette histoire, douloureuse mais féconde sur le plan des idées politiques, que Nicolas Le Roux raconte avec verve, mettant au jour le rôle crucial que cette période troublée a joué dans le renforcement du pouvoir royal et dans l’avènement de la modernité. Pour les contemporains, une question s’est posée, qui n’a rien perdu de son actualité : le politique est-il un rempart suffisant contre les guerres menées au nom de la religion ?

02.2023


Un royaume en lambeaux
Une autre histoire des guerres de religion (1555-1598)

Hugues Daussy

Si les dernières décennies du XVIe siècle furent incontestablement le théâtre de cruautés et d’exactions innombrables suscitées par l’explosion d’une haine confessionnelle exacerbée, la France des guerres civiles a aussi été la scène de profonds bouleversements qui ont affecté durablement la manière de penser et de vivre la diversité confessionnelle, l’évolution des théories et des pratiques politiques et jusqu’à l’appréhension d’une chrétienté devenue bipolaire au cœur de laquelle les considérations religieuses ont parfois fini par transcender les intérêts purement nationaux. En s’affranchissant d’un récit chronologique traditionnel, ce livre a pour ambition d’éclairer d’un jour différent, au prisme d’une approche thématique, les forces convergentes ou divergentes qui ont structuré ces décennies d’affrontement. En un mitant du XVIe siècle où les sphères politique et religieuse étaient intimement confondues, l’élargissement de la fracture confessionnelle aux strates les plus élevées de la société ne pouvait conduire, à court terme, qu’à la politisation d’une confrontation initialement circonscrite aux débats théologiques. Sans avoir la prétention de tout dire, gageure impossible à relever en quelques chapitres, ce petit livre a pour seule ambition de déplacer le curseur traditionnellement adopté par les historiens afin d’offrir une autre histoire de ces ”guerres de religion”.

11.2022


Les huguenots, une histoire illustrée par Samuel Bastide

Daniel Travier, Jean-Paul Chabrol, Samuel Bastide

Des premiers réformés aux premiers exilés, des galériens aux prisonnières de la tour de Constance, parmi lesquelles Marie Durand, en passant par les Camisards et leur chef emblématique Rolland, Samuel Bastide a illustré l’histoire des huguenots en six grands chapitres.
L’artiste a consacré une partie de sa vie à concevoir des conférences-projections pour lesquelles il a produit près de 2500 plaques de verre ! Plus de 200 ont été sélectionnées pour ce livre, hommage à une œuvre de qualité exceptionnelle, fruit de recherches pointues. L’expressivité des silhouettes, la précision des traits, la richesse des dessins ont marqué des générations, comme la voix et le talent de conteur de Samuel Bastide. La force des images et du récit en est d’autant plus saisissante.

11.2022


1559-1629 : Les guerres de Religion

Nicolas Le Roux

1559-1629 est une séquence dramatique pour le royaume de France, profondément divisé par la question religieuse. Les protestants constituent environ 10 % de la population française au début des années 1560. Les monarques sont de jeunes hommes incapables de gouverner par eux-mêmes ou des princes déconsidérés aux yeux de leurs sujets. En dépit des efforts de Catherine de Médicis et du chancelier Michel de L’Hospital, qui accordent aux protestants la liberté de culte, le royaume sombre dans le chaos : exactions et batailles se succèdent et les violences culminent en 1572 avec la Saint-Barthélemy. On assiste même à deux régicides (Henri III en 1589 et Henri IV en 1610). Temps de crise sans précédent, les guerres de Religion constituent le creuset de la monarchie absolue d’Ancien Régime. Henri IV parvient à reconstituer l’unité du royaume autour de l’idéal d’obéissance à la figure royale et son fils Louis XIII bénéficie de ses succès pour achever de créer une monarchie puissante capable de s’imposer sur la scène européenne.

09.2022


Massacre en Provence
Le Parlement et les vaudois (1540-1545)

Gabriel Audisio

Voici le texte de deux registres du parlement d’Aix, consacrés à la répression de l’hérésie en Provence. Le premier est de 1540, année de l’arrêt de Mérindol contre les vaudois du Luberon ; le second de 1545, année de son exécution. Enfin est expliqué ce retard et montré comment l’exécution tourna au massacre.

06.2022


La fabrique des huguenots
Une minorité entre histoire et mémoire (XVIIIe-XXIe siècle)

Patrick Cabanel

L’objectif de ce livre est d’apporter une contribution à ces fabriques de l’identité dont le XIXe siècle a été si prodigue. Les huguenots, sortis très affaiblis des siècles de persécution (ils ne représentent plus que 2  % de la population), mais toujours là, peuvent puiser dans leur histoire même des titres de durée, de légitimité, d’enseignement et de «  gloire  ».
Ces protestants français deviennent des spécialistes de la commémoration, de la fabrique de lieux de mémoire, de musées, mais aussi de héros et d’héroïnes (toujours victimaires, mais nous savons, notamment en France, que les vaincus sont autant des fondateurs que les vainqueurs). Ce faisant, ils transforment l’identité du groupe  : elle n’est plus seulement et banalement religieuse, comme c’était le cas depuis trois siècles  ; elle devient historique, mémorielle, culturelle. Elle est de plus en plus déconnectée de la pratique et de la croyance, voire de l’endogamie, et capable de se transmettre sur des générations.
C’est aussi un produit de la sécularisation de la société française  que cette «  huguenotisation  » des protestants, ou leur transformation en «  protestants de mémoire  ». On peut avancer qu’elle a contribué à sauver le protestantisme français, qui aurait probablement connu plus de difficultés à survivre dans la société pluraliste globalisée s’il n’avait été qu’une différence religieuse

04.2022


Les guerriers de Dieu
La violence au temps des troubles de religion (vers 1525- vers 1610)

Denis Crouzet

C’est en se focalisant sur une violence jugée “inouïe” par les contemporains que ce livre entend proposer une explication de la grande cassure religieuse du XVIe siècle français. Tout aurait commencé vers 1525, quand monte dans le royaume de François Ier une grande angoisse du châtiment divin. Le monde se surenchante prodigieusement : sur terre et au ciel apparaissent des signes prophétiques qui proclament l’imminence de la fin des Temps et la faute d’une humanité qui a oublié Dieu. Survient le temps des guerriers de Dieu, le temps d’un “Triomphe de la guerre”. Deux imaginaires s’opposent aux lendemains de la mort du roi Henri II. Les huguenots, recourant à une violence désacralisatrice, s’efforcent d’éradiquer les “pollutions” d’une Église romaine ennemie du Christ : images et reliques saintes, prêtres… Les violences des papistes sont des violences mystiques qui visent le châtiment de tous ceux qui ont rompu avec Dieu : elles marquent sur les corps des hérétiques les signes effroyables de la colère du Christ accomplissant l’ordre des Temps. Cette histoire qui, de part et d’autre, est celle d’une quête du pardon divin, culmine en intensité lors de la tragédie de la Saint-Barthélemy. Pour les guerriers de Dieu, après 1572, s’ouvre le temps du “repli” de la violence. Aux protestants survivants, le massacre révèle une situation d’impureté culpabilisante ; aux catholiques, parce que se défait l’illusion d’une alliance retrouvée avec Dieu, il suggère que la France demeure infidèle et corrompue. La faute n’est plus celle des seuls hérétiques, elle est désormais celle de tous. Et l’angoisse prophétique revient en force avec le temps de la Ligue, “sainte union” mystique de préparation pénitentielle à la venue de Dieu et d’intériorisation de la tension d’agression. La violence de sang devient alors comme impossible, surtout après qu’elle semble s’être accomplie, lors du régicide d’août 1589, dans la “force” de Dieu venue en un seul fidèle, le dominicain Jacques Clément. Au terme de cette dynamique d’expansion et de réduction du désir de violence, s’impose l’ordre d’un roi de la raison : Henri IV se veut le roi pacificateur du royaume parce que son règne va inaugurer la fin du temps des angoisses, le monarque providentiel de toute éternité appelé à agencer sur terre un “bonheur” humain. La véritable “modernité” du XVIe siècle ne serait-elle pas là ? « Tout dans ce livre étrange, fascinant, dérange, bouscule, piétine les certitudes d’antan. Rien ne se comprend plus après comme avant, ou plus exactement, tout commence à se comprendre » (Pierre Chaunu).

02.2022


Le Silence des maquis – Polar généalogique

Justine Berlière, Jean-Marc Berlière

Berlin, 1945. Dans le feu des derniers combats qui marquent la fin du IIIᵉ Reich, Pierre Bénézet, un jeune Français, assiste à la mort d’un officier de la Luftwaffe. Récupérant ses papiers militaires, il découvre, stupéfait, qu’il s’agit de son quasi homonyme : Peter Bénézet. Soixante-quinze ans plus tard, Chloé, jeune archiviste passionnée, découvre les mystères qui entourent la vie de Pierre Bénézet, son grand-oncle. Elle décide de plonger dans le passé familial. D’énigme en énigme, de fausses pistes en révélations spectaculaires, d’espoirs en découragements, son enquête généalogique va entraîner Chloé du Languedoc à l’Afrique du Sud, de la Sibérie à Berlin, du XVIIᵉ siècle à nos jours, sur la trace de ses ancêtres, protestants éparpillés à travers le monde suite à la révocation de l’édit de Nantes et aux persécutions qui l’ont suivie.

10.2021


Tous ceux qui tombent

Jérémie Foa

Fin août 1572. À Paris, des notaires dressent des inventaires après décès, enregistrent des actes, règlent des héritages. Avec minutie, ils transcrivent l’ordinaire des vies au milieu d’une colossale hécatombe. Mais ils livrent aussi des noms, des adresses, des liens.
Puisant dans ces archives notariales, Jérémie Foa tisse une micro-histoire de la Saint-Barthélemy soucieuse de nommer les anonymes, les obscurs jetés au fleuve ou mêlés à la fosse, à jamais engloutis. Pour élucider des crimes dont on ignorait jusqu’à l’existence, il abandonne les palais pour les pavés, exhumant les indices d’un massacre de proximité, commis par des voisins sur leurs voisins. Car à descendre dans la rue, on croise ceux qui ont du sang sur les mains, on observe le savoir-faire de la poignée d’hommes responsables de la plupart des meurtres. Sans avoir été prémédité, le massacre était préparé de longue date – les assassins n’ont pas surgi tout armés dans la folie d’un soir d’été.
Au fil de vingt-cinq enquêtes haletantes, l’historien retrouve les victimes et les tueurs, simples passants ou ardents massacreurs, dans leur humaine trivialité : épingliers, menuisiers, rôtisseurs de la Vallée de Misère, tanneurs d’Aubusson et taverniers de Maubert, vies minuscules emportées par l’événement.

09.2021


Le printemps des maudits

Jean Contrucci

Avril 1545, quinze ans avant les guerres de religion, l’enfer en Luberon.
Par un soir de tempête, un jeune homme épuisé et blessé surgit dans la bastide d’un paysan. C’est Arnaud de Montignac, capitaine aux gardes de Marguerite de Navarre. La sœur de François I er l’envoie auprès d’un seigneur ami pour s’informer de ce qui se trame sur les bords de Durance. Trois armées en ordre de bataille, celle du roi de France, les troupes pontificales et les forces provençales, s’apprêtent à fondre sur le pays pour en chasser des paysans condamnés pour hérésie. Les ”vaudois“ du Luberon, disciples de Pierre Valdo, à qui ils doivent leur nom, vont subir une véritable croisade, quinze ans avant les guerres de Religion. Au terme d’une semaine sanglante, neuf villages seront détruits, dix-huit autres pillés, trois mille paysans massacrés ou envoyés aux galères, leurs femmes violées et leurs enfants vendus, le pays dévasté pour longtemps. Sur cet épisode tragique délaissé par la grande Histoire, Le Printemps des maudits, avec son lot d’intrigues, de combats, de chevauchées et d’amours en péril, retrouve la saveur des romans de cape et d’épée chers à Alexandre Dumas.

03.2021


Que sais-je ? – La Réforme (1517-1564)

Pierre-Olivier Léchot

Au XVIe siècle, de profondes transformations vont bouleverser le christianisme occidental : avec les Réformes protestantes, un monde religieux unifié sous la houlette de la papauté laisse place à une chrétienté éclatée, bientôt meurtrie par les guerres de Religion. Au monde médiéval succède la modernité. C’est cette histoire que retrace Pierre-Olivier Léchot plus de cinq cents ans après l’affichage (supposé), le 31 octobre 1517, des 95 thèses de Luther. En présentant les conditions d’émergence des Réformes protestantes et leurs destins à travers l’Europe, en insistant sur leur diversité et en s’arrêtant sur les grandes figures du mouvement réformateur (Luther, Zwingli, Calvin), il ne raconte rien de moins que des changements culturels et intellectuels qui ont durablement modifié le visage de l’Occident.

01.2021


Que sais-je ? – Histoire du protestantisme

Jean Baubérot

En 1520, Martin Luther brûle la bulle lui signifiant son excommunication. Par ce geste, sa contestation menée jusqu’alors à l’intérieur de l’Église catholique se mue en protestation hors d’elle. Dans les années qui suivent, des mouvements de réforme deviennent la Réforme, la Réforme se transforme en protestantisme, la rupture en organisations et institutions, la protestation en pouvoirs, l’hérésie en nouvelles orthodoxies. Aujourd’hui, l’expansion de cet ensemble confessionnel dans le monde entier et, en particulier, la vitalité du mouvement évangélique contrastent avec les difficultés que le protestantisme rencontre dans un Occident de plus en plus sécularisé.En retraçant l’histoire du protestantisme, cet ouvrage interroge son rapport à une modernité qu’il a contribué à faire émerger et qui est à présent en crise.

10.2020


Histoire des Vaudois des Alpes et de leurs colonies

Jean Jalla

Date de l’édition originale : 1922

10.2018


La Réforme dans la ville et la vallée des Baux

Abel Destandau

Date de l’édition originale : 1895

03.2018


La Révocation de l’édit de Nantes ou Les faiblesses d’un État

Philippe Joutard

Le mercredi 17 octobre 1685 est un jour parfaitement ordinaire. Louis XIV, qui réside à Fontainebleau, chasse le matin, assiste le soir à une comédie, et dans l’intervalle signe l’édit révoquant l’édit de Nantes, régissant depuis 1598 les rapports entre catholiques et protestants. Très vite apparurent les conséquences désastreuses, tant intérieures qu’internationales, de cette volonté d’éradiquer la religion réformée. Contemporains puis historiens se sont interrogés sur les circonstances et les responsabilités de la décision. Le parti ici pris par Philippe Joutard est celui du temps long : l’importance de l’édit de Fontainebleau tient autant dans les violences de sa première application que dans sa longévité active. Comment expliquer l’incapacité de “révoquer la Révocation” en plein siècle des Lumières, avec des dirigeants souvent indifférents en matière religieuse ? Cette permanence, malgré les preuves de son inefficacité, crée une véritable “culture de la Révocation” qui est facteur d’intolérance et marque durablement l’histoire de notre pays. Au-delà de l’émancipation civile des protestants par la Révolution, les résonances de l’événement, dont la mémoire était encore vivante au XIXe siècle, alimenteront le combat républicain pour la laïcité.

03.2018


Martin Luther, un destin

Lucien Febvre

« Luther, un des pères du monde moderne… Luther, en vivant, en parlant, en se montrant lui, a créé, comme tant d’autres, maintes situations de fait, à leurs tours génératrices de conséquences spirituelles ou morales qu’il n’avait point envisagées. » Publié en 1928, ce premier ouvrage rencontra un large écho et fut plusieurs fois réédité sans modifications ultérieures si ce n’est une mise à jour de la bibliographie. Il décrit un Luther novateur, soucieux de retrouver les bases spirituelles perdues, selon lui, d’une Église chrétienne traditionnelle dont la hiérarchie étouffait la foi de ses fidèles. Mais aussi un Luther qui « n’avait rien d’un bâtisseur épris de durée » qui a « accompli le schisme sans rétablir l’unité, affaibli et diminué matériellement l’Église catholique, créé des conditions propices à la naissance de sectes innombrables, provoqué la discussion par des laïcs de questions religieuses », et ce faisant, précurseur involontaire des libres penseurs des siècles ultérieurs.

02.2018


La Saint-Barthélemy : Les mystères d’un crime d’État (24 août 1572)

Arlette Jouanna

Le 18 août 1572, Paris célèbre avec faste le mariage de Marguerite de Valois et d’Henri de Navarre, événement qui doit sceller la réconciliation entre catholiques et protestants. Six jours plus tard, les chefs huguenots sont exécutés sur ordre du Conseil royal. Puis des bandes catholiques massacrent par milliers “ceux de la Religion” – hommes, femmes, vieillards, nourrissons… Comment est-on passé de la concorde retrouvée à une telle explosion de violence ? Comment une “exécution préventive” de quelques capitaines a-t-elle pu dégénérer en carnage généralisé ? Quel rôle ont joué le roi, la reine mère, les Guises, le très catholique roi d’Espagne ? De ces vieilles énigmes, Arlette Jouanna propose une nouvelle lecture. La Saint-Barthélemy n’est l’œuvre ni des supposées machinations de Catherine de Médicis, ni d’un complot espagnol et encore moins d’une volonté royale d’éradiquer la religion réformée. Charles IX, estimant sa souveraineté en péril, répond à une situation d’exception par une justice d’exception. Mais en se résignant à ce remède extrême, il installe, sans en faire la théorie, une logique de raison d’État. Cet effort de restauration politique va ouvrir la voie à l’absolutisme des Bourbons.

10.2017


Les 95 Thèses

Martin Luther

Par amour pour la vérité et dans le but de la préciser, les thèses suivantes seront soutenues à Wittemberg, sous la présidence du Révérend Père Martin Luther, ermite augustin, maître ès Arts, docteur et lecteur de la Sainte Théologie. Celui-ci prie ceux qui, étant absents, ne pourraient discuter avec lui, de vouloir bien le faire par lettres. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Amen…

08.2017


Histoire mémorable de la sécution et saccagement du peuple de Mérindol et Cabrières et autre circonvoisins, appelez Vaudois

Jean Crespin

Date de l’édition originale : 1556

01.2017


L’édit de Nantes

Bernard Cottret

En avril 1598, Henri IV ratifie le célèbre édit de Nantes qui met fin à plus de trente ans de guerres civiles. Ce texte fondateur règle pour près d’un siècle les rapports entre catholiques et protestants, jusqu’à sa révocation par Louis XIV en 1685.
Il serait pourtant anachronique de voir dans l’édit de Nantes la charte du protestantisme français, car “tolérance”, alors, n’a pas le même sens qu’aujourd’hui. Il s’agit bien plutôt d’un compromis inégal, qui vise au “vivre ensemble” en permettant sur un même territoire la coexistence officielle de deux Églises opposées, mais aussi de deux cultures. À l’heure où les religions sont redevenues des marqueurs d’identité, la lecture de ce texte, qui prêche la fin des conflits religieux, est particulièrement salutaire.

10.2016


Les Vaudois – Histoire des « Pauvres de Lyon »
XIIe-XVIe siècle

Gabriel Audisio

La présente édition reprend et complète la précédente depuis longtemps épuisée. L’histoire des « vaudois », souvent confondue à tort avec celle des cathares, est une véritable épopée. Vers 1170, un riche Lyonnais, Vaudès, décide d’appliquer l’Évangile à la lettre : il abandonne ses biens, les distribue aux pauvres et se met à prêcher. Des disciples, hommes et femmes ne tardent pas à le rejoindre. Les « Pauvres de Lyon » mènent une vie mendiante et, Bible en main, invitent chacun à faire pénitence. Mais l’Église romaine, refusant aux laïcs le droit de prêcher, les contraint à la dispersion et à la clandestinité. Ils gagnent alors les campagnes et, pourchassés par l’Inquisition, s’étendent peu à peu en Dauphiné, Provence, Bourgogne, Alsace mais aussi en Italie, Suisse, Bohème, Brandebourg et Poméranie. Pour survivre et rester en contact, les communautés de cette diaspora mettent au point une véritable organisation secrète. Contraintes au repliement, la prédication assurée par des prêcheurs itinérants et clandestins n’est plus tenue que dans les maisons amies. Pendant des générations, les vaudois restèrent fidèles autant que possible à leur idéal évangélique. Refusant de se dissoudre dans l’assimilation, ils continuèrent à vivre leur foi d’une manière différente puis, finalement, se rallièrent à la Réforme au XVIe siècle. Première implantation protestante en Italie, c’est aussi le seul exemple de dissidence religieuse jusqu’à aube des Temps modernes.

09.2015


Dieu en ses royaumes : Une histoire des guerres de religion

Denis Crouzet

Alors que surgit aujourd’hui un désir messianique de faire régner par la violence une Loi divine transcendant les lois civiles, n’est-il pas utile de faire retour sur une séquence historique au cours de laquelle la France subit, du fait de la montée en force d’exclusivismes religieux, une longue succession d’atrocités et de massacres ? Tel est le projet qui anime Dieu en ses Royaumes. Au commencement du XVIe siècle, il y eut le tragique d’une grande peur de la damnation face à un Dieu toujours plus distant et menaçant. La fin des Temps approchait et chacun devait se préparer au face-à-face imminent avec le Christ. Puis vint l’instant libératoire de l’Évangile restitué, quand Calvin proposa aux fidèles de vivre dans une « bonne crainte » de Dieu rompant avec l’angoisse du salut. De sanglantes guerres opposèrent alors à partir de 1562 “papistes” et “huguenots” dans la violence extrême d’une lutte entre hantise eschatologique et désangoissement messianique. Le pouvoir monarchique tenta d’entraver la crise en se réappropriant la mission providentielle de maintien d’un ordre de paix civile. Dieu en ses royaumes raconte donc l’histoire d’un second grand conflit, qui mit aux prises les rêves apocalyptiques des catholiques intransigeants avec l’utopie d’un roi Christ. Mais Michel de L’Hospital, Catherine de Médicis, Charles IX et Henri III rencontrèrent l’échec lors du massacre de la Saint-Barthélemy et du régicide de 1589. Toute tragédie a une fin : à travers l’exaltation de la figure d’Henri IV guidant ses sujets vers un nouvel âge d’or fut légitimée la nécessité d’un vivre ensemble dans les libertés de conscience et de culte.

04.2015


Le Prophétisme Huguenot en 40 Questions

Jean-Paul Chabrol

À la fin du XVIIe siècle, sous la terrible répression de Louis XIV, les protestants français sont contraints d’abjurer leur foi. En Dauphiné, puis en Languedoc, des femmes et des hommes s’élèvent, par leurs discours et par une gestualité étonnante, contre ce viol des consciences. On les appelle des prophètes.
Mais qu’est-ce qu’un prophète ? Que signifient ces expressions corporelles, ces tressaillements qui ont souvent prêté à moquerie et longtemps terni la révolte des Camisards, une « guerre de prophètes » ? Sait-on que le mot « fanatique » a été créé à cette époque ? Que ces manifestations d’exaltation ont essaimé jusqu’aux États-Unis ? Phénomène de masse jusqu’au début du XVIIIe siècle, le prophétisme huguenot provoque l’incompréhension et, au sein même de l’Église protestante, un profond malaise.
En 40 réponses, Jean-Paul Chabrol apporte un éclairage clair et original sur ce phénomène qui a marqué de son empreinte les Cévennes et la guerre des Camisards, mais aussi l’histoire des protestants de France, d’Europe et d’Amérique du Nord.

01.2015


Institution de la Religion Chrétienne – Texte abrégé en français moderne

Jean Calvin (auteur), Paul Wells (adapté par)

« Tant que nous ne sommes pas à Christ, ce qu’il a fait pour le salut n’a pas de sens pour nous. Pour que nous bénéficiions des biens dont le Père l’a comblé, il faut être à lui et qu’il habite en nous. » Cette édition abrégée, en français moderne, de l’Institution de la religion chrétienne de Jean Calvin permet d’accéder aisément à la pensée du grand Réformateur français. « Être à Christ »… c’est la passion de Jean Calvin. Il nous invite à découvrir Dieu notre Créateur, le salut accompli pour nous par Jésus-Christ et la vie nouvelle de l’Esprit qui nous unit à lui et fait de nous des membres de son peuple… avec une espérance vivante ! Les vastes perspectives de Calvin, enracinées dans la révélation biblique, peuvent contribuer heureusement, aujourd’hui comme hier, à fonder et à stimuler le témoignage évangélique, en paroles et en actes, face aux questions existentielles de la vie humaine.

11.2013


Naissance et affirmation de la Réforme

Jean Delumeau, Bernard Cottret, Thierry Wanegffelen

Selon Luther, l’homme reste toute sa vie indigne du salut, le péché originel a été trop grave. C’est la doctrine de la « justification par la foi ». Cet ouvrage la replace dans son contexte historique et en suit la diffusion dans la partie de la chrétienté devenue protestante. Pour la première fois dans l’histoire, une hérésie chrétienne a tenu en échec l’autorité romaine.

08.2012


Luther et la réforme protestante

Annick Sibué

Du contexte historique de Luther à son influence contemporaine, ce livre retrace l’histoire d’une pensée singulière qui a réformé non seulement l’Église mais la société tout entière, la préparant à entrer dans la modernité. Complet, il donne des clés pour lire l’actualité contemporaine. Accessible, il mêle vie et œuvre pour dévoiler le visage véritable de l’architecte de la Réforme protestante.

03.2011


Le catholicisme entre Luther et Voltaire

Jean Delumeau, Monique Cottret

La Renaissance catholique qui suivit le concile de Trente est justiciable de deux lectures historiques concomitantes. Elle fut durcissement des structures, enrégimentement des masses par un clergé mieux tenu en main, puissante entreprise de catéchèse, et cela grâce à l’appui de l’État. Mais elle fut aussi sainteté et piété. Ces deux aspects, qui peuvent paraître contradictoires l’un avec l’autre, cohabitèrent en réalité dans le vécu quotidien. Et si une christianisation quantitativement importante résulta de l’action méthodique de l’Église romaine, c’est parce que cette action fut qualitativement doublée, appuyée, vivifiée de l’intérieur par des trésors de dévouement, d’héroïsme, de charité, de spiritualité, d’imagination créatrice. Se pose toutefois la question des limites de la christianisation ainsi réalisée entre l’arrivée de Luther sur la scène historique et l’époque de la mort de Voltaire. À peine remis de la secousse protestante, le catholicisme dut affronter le choc des « Lumières ».

05.2010


Histoire de la Réforme protestante

Bernard Cottret

De Wittenberg à Genève, de l’Angleterre aux Amériques, un protestantisme qui n’est jamais tout à fait le même ni tout à fait un autre. De la très grande histoire.
Sait-on bien que les baptistes sont aujourd’hui plus nombreux aux États-Unis que les catholiques en Espagne et en Italie ? Que les assemblées pentecôtistes, sur les cinq continents, réunissent chaque année des millions de personnes ? Depuis près de cinq siècles, la Réforme protestante, en choisissant de s’adresser à tous les hommes de toutes conditions dans leur propre langue, a contribué à l’émergence des sociétés modernes et à l’affirmation des nations. Bernard Cottret restitue fidèlement cette histoire en interrogeant l’œuvre et l’influence de l’Allemand Martin Luther (1483-1546), du français jean Calvin (1509-1564) et de l’Anglais John Wesley (1703-1791). De Wittenberg à Genève, de l’Angleterre au Nouveau monde, la Réforme protestante s’est ainsi affirmée comme un mouvement original et puissant dont la trajectoire se poursuit sous nos yeux.

04.2010


La chambre de l’Édit de Grenoble – Un tribunal pour la diversité

Justin Brun-Durand

L’édit (ou traité de Paix) de Saint Germain en Laye en août 1570 permettait aux protestants d’avoir une représentation dans les instances juridiques qui étaient amenées à traiter les procès « entre parties estans de contraire religion ». Rédigé en partie par le dauphinois Calignon, l’édit de Nantes, ordonne l’établissement à Grenoble d’une chambre composée de douze conseillers et de deux présidents, moitié de chaque religion.
Cet ouvrage relate par le détail la mise en place laborieuse de cette Chambre, les péripéties de ses présidents et conseillers, et la difficulté à règlementer la diversité. Dans une région fortement protestante, le Dauphiné, où les relations entre catholique et protestants ne sont pas globalement mauvaises, cette Chambre deviendra vite un objet de jalousies et un instrument politique pour des chefs de guerre comme Lesdiguières aux allégeances religieuses changeantes. Longtemps présidée par Soffrey Calignon, (qui participa à la rédaction de l’édit de Nantes), la Chambre de l’Édit de Grenoble sera prise en otage par les différents groupes de pression (synodes, nobles, bourgeois…) et ne survivra que par une soumission complète aux volontés du pouvoir royal.
À partir des années 1660, la politique de Louis XIV retire peu à peu tous leurs droits aux protestants et les Chambres de l’Édit perdent leurs prérogatives. L’édit de Fontainebleau (Révocation de l’édit de Nantes, 1685) viendra achever de démolir l’œuvre d’Henri IV et ses rêves de concorde religieuse arbitrée par une autorité judiciaire multireligieuse.

11.2009


Le protestantisme en Provence au XVIe siècle jusqu’à l’édit de Nantes

Jean-Claude Fermaud

Aujourd’hui terre de vacances et de festivals internationaux, la Provence a frémi jadis au vent de l’Esprit. Étudier les origines vaudoises et luthériennes de la Réforme en Provence, discerner ce que les protestants et les catholiques avaient en commun malgré les différences, élucider le surprenant succès de la prédication évangélique dans l’antique province romaine, décrire la constitution et la vie des 88 églises réformées de Provence, essayer de comprendre la complexité des conflits d’origine religieuse et quelle fut la part respective du politique, du religieux et du banditisme dans le déclenchement et dans la poursuite des guerres, tels sont les enjeux de ce livre. À travers les remous des violences humaines, cette histoire spirituelle est dominée par une Parole, fragile en apparence, dont la puissance et l’autorité créatrice de joie et de liberté demeurent sujet d’étonnement et de gratitude.

4e trimestre 1999


Histoire et dictionnaire des guerres de religion, 1559-1598

Arlette Jouanna, Jacqueline Boucher, Dominique Biloghi, Guy Le Thiec

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, la déchirure religieuse entre catholiques et protestants jette les Français dans près de quarante ans de guerres civiles (1562-1598). De François II à Henri IV, huit guerres successives manifestent l’ampleur du rejet de la Réforme protestante par les catholiques, rejet qui culmine avec les massacres de la Saint-Barthélemy et s’achève, au moins temporairement, en 1598 avec l’édit de Nantes qui instaure une coexistence relativement durable.
La lutte religieuse sert aussi de prétexte aux conflits de pouvoir : les modérés, tel Michel de L’Hospital, soutenus par une Catherine de Médicis conciliatrice, loin de sa légende d’intrigante sans scrupules, perdent de leur influence face aux ultracatholiques, autour desquels s’agrège la Ligue, menée par les Guises. Celle-ci n’empêchera pourtant pas l’avènement de Henri de Navarre, qui sera sacré roi de France le 27 février 1594 à Chartres après avoir abjuré sa foi protestante le 25 juillet 1593. Premier de la dynastie des Bourbons, Henri IV succède au dernier Valois, Henri III.
Convictions et passions, guerres d’honneur et complots, édits et machinations prennent leur place dans la narration rigoureuse de cette période de l’histoire de France, mise en perspective avec l’histoire de l’Europe, celle du vacillement de l’Empire espagnol sous Philippe II. Un riche Dictionnaire dispense quantité d’informations précises, d’anecdotes et d’analyses sur les acteurs, les événements, les idées d’une époque dont les convulsions ouvrirent la voie à la monarchie absolue.

11.1998