Variantes : Apy, Appia
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Le récit de mes recherches
C’est au mois de février 1976 que j’ai commencé mes recherches sur la famille Appy.
Au mois de septembre précédent, je m’étais inscrit en Faculté d’Histoire à Aix-en-Provence dans le but de préparer le concours d’entrée à l’école normale d’instituteurs. Mais la Faculté de Lettres, dont dépendait le département d’Histoire, était à cette époque souvent paralysée par des mouvements de grève.
Plutôt que de perdre mon temps à attendre une révolution qui ne viendrait jamais, je décidais alors d’entreprendre quelques recherches sur mes origines familiales.
Tout ce que je savais pour commencer ma recherche, c’était ce que m’avait dit mon grand-père, Léandre Appy, disparu quelques années auparavant. Selon lui, les Appy étaient originaires de La Roque d’Anthéron, mais ils étaient autrefois protestants et venaient de Lourmarin.
J’allais donc à la mairie de La Roque d’Anthéron, lieu de naissance de mon père, de mon grand-père et d’autres sans doute avant lui. Les employées de mairie m’accueillirent chaleureusement car les chercheurs en généalogie étaient rares à cette époque.
Comme mon but était de remonter de père en fils, je retrouvais assez facilement les actes d’état civil qui m’intéressaient. Mais, avant 1830, il n’y avait plus rien…
J’allais donc à Lourmarin, où je fus une nouvelle fois très bien accueilli à la mairie. Je retrouvais le fil de mes ancêtres jusqu’à 1792, date de la création de l’état civil républicain. Pour la période antérieure, je me mis donc à chercher dans les registres paroissiaux catholiques. Mais je n’y trouvais rien du tout…
Heureusement pour moi, Henri Meynard, un érudit local passionné par l’histoire de Lourmarin, me dit que mes Appy ne se trouvaient certainement pas dans les registres catholiques puisqu’ils étaient protestants…
Effectivement, je repris le fil de mes trouvailles dans les registres pastoraux et je m’aperçus que, pour la période antérieure à 1750, il fallait aller du côté de Roussillon. Et, du même coup, abandonner les mairies pour les archives notariales. Celles de Roussillon étaient conservées par les notaires associés Grimaud-Pouzol de Gordes qui me reçurent très gentiment et me permirent de consulter les vieux registres conservés dans leurs archives.
À Lourmarin, j’appris aussi que les Appy étaient plutôt de Lacoste, ce que j’ignorais. J’allais donc à la mairie de Lacoste où le nom de ma famille se révéla en effet omniprésent. On me parla même d’une certaine Simone Appy qui habitait au Valen. J’allais donc lui rendre visite en lui montrant ma carte d’identité, stupéfaits l’un et l’autre par cette rencontre. L’accueil de Simone Appy fut très chaleureux et nous restâmes par la suite très liés. C’est par elle que je fis également la connaissance de Georges Pons et de Jean Sambuc, qui étaient des puits d’érudition sur les familles protestantes du Luberon.
Dans l’année 1976, je fus en mesure de remonter 18 générations en filiation directe, de père en fils. Ce qui était à la fois inespéré et remarquable…
Ce fut le début de recherches que j’élargis par la suite à tous les porteurs du nom Appy, ce qui me conduisit à faire une maîtrise d’Histoire sur la vie quotidienne et la foi d’une famille protestante du Luberon. Puis progressivement, je fis porter mes travaux sur l’ensemble des autres familles protestantes, ce qui me permit de faire un DEA d’Histoire moderne sur l’Église et la communauté protestante de Lourmarin.
Je me suis d’abord intéressé aux protestants ayant vécu sous le régime de l’édit de Nantes (et même avant lorsque je pouvais). Puis j’ai entrepris une recherche sur la période du Désert et les déclarations consécutives à l’édit de Tolérance de 1787. À présent, j’exploite les registres paroissiaux pour faire le lien entre les familles d’avant 1685 et celles de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, en tâchant de combler le hiatus de plus de 60 années.
Pour suivre le mot de Saint-Augustin, je me contente de chercher comme cherchent ceux qui doivent trouver, et de trouver comme trouvent ceux qui doivent chercher encore…