Les Appy partis au Refuge

Le Refuge, est le terme couramment utilisé pour désigner l’ensemble des pays qui ont accueilli les réformés français qui ont fui la France suite aux persécutions.

J’ai retrouvé la trace de membres de la famille Appy qui, eux aussi, ont été contraints de quitter le royaume de France.


Jacques APPY

Il est né à Roussillon, aux Dauphins, vers 1644. Ses parents étaient Estienne APPY et Louise DONNIER. Il était le frère cadet de mon ancêtre direct Pierre APPY.

Il se marie avec Marthe GARDIOL, de Lacoste (contrat de mariage du 21 novembre 1669). De ce mariage naîtront deux filles, Louise (le 9 décembre 1670) et Madeleine (le 15 novembre 1682), et un garçon Étienne (né le 18 octobre 1675) qui fera aussi le voyage au Refuge (il mourra le 22 mars 1737 à Friedrichsdorf après s’être marié et avoir eu des enfants).

Jacques APPY ne participe pas à l’abjuration collective des protestants de Roussillon le 22 octobre 1685, signe qu’il se montre déjà “opiniâtre” comme on disait alors des protestants qui entendaient conserver leur foi malgré les interdictions.

On apprend, dans le testament de son père fait en 1674, qu’il est avantagé par rapport à ses frères parce qu’il reçoit un mestier de bois servant à faire le drapt, ainsi que d’une paire de peignes servant à peigner la laine. Il a donc un métier autre qu’agriculteur, ce qui explique sans doute qu’il ait été le seul de la famille à partir au Refuge.

Il arrive donc à Genève le 24 septembre 1687, avec sa femme et son fils Étienne. Il est très certainement accompagné de son frère aîné Pierre APPY. Le groupe auquel ils appartiennent reçoit une aide de 31 florins 6 sous. Après quoi, Pierre rebroussa alors chemin pour revenir à Roussillon. Sans doute, Jacques et sa famille se sont-ils ensuite rendus à Lausanne durant ce mois de septembre.

Le 9 octobre 1687, Jacques APPY est à Schaffhouse où il reçoit une aide de 2 florins 2 kreutzer. Il semble que sa femme et son fils soient restés en Suisse tandis qu’il continue sa route, avec un groupe de 7 personnes originaires de Lacoste, en quête d’un endroit où s’installer.

Car quelques jours plus tard, il arrive avec ses compagnons de voyage à Francfort-sur-le-Main le 27 octobre 1687. Le groupe reçoit une aide de 7 florins 7 albus. Le groupe déclare se diriger « du côté de la Hollande ». Ses membres ont reçu deux témoignages favorables en septembre (sans doute de la part de pasteurs à Lausanne).

Il est possible que lors de son séjour à Francfort, Jacques APPY ait compris que sa famille pouvait s’installer non loin, à Friedrichsdorf. Aussi, il revient sur ses pas pour aller chercher sa femme et son fils restés en Suisse.

Il passe par Zurich. Puis le 17 janvier 1688, il est à Neuchâtel. Et le lendemain, à La Neuveville où il reçoit une aide de 6 bz.

Le 27 janvier 1688, il est à Schaffhouse où il reçoit à une aide de 1 florin 48 kreutzer.

Après quoi, avec femme et enfant, il retournera dans la Hesse, à Friedrichsdorf, où il mourra le 4 avril 1699.


Jeanne APPY

Elle est née à Gordes le 25 août 1637. Ses parents étaient Daniel APPY et Claude FAURE. Elle a été baptisée protestante le 28 août 1637 à Lourmarin.

Elle se marie avec Jean ORCIÈRE, un ménager de Cabrières d’Aigues (contrat de mariage du 22 juin 1659 à Lacoste).

Son mari, Jean ORCIÈRE, abjure la foi réformée à l’église Ste-Marie-Madeleine d’Aix le 8 mars 1684, probablement pour toucher le pécule qui va avec cette abjuration.

Jeanne APPY abjure le 24 octobre 1685 lors de l’abjuration collective des habitants de Cabrières d’Aigues à l’annonce de l’arrivée des dragons.

Le 24 août 1687, le couple est à Genève, avec ses trois enfants : Jeanne, Louise (née en 1677) et Jean (né en 1680). La famille reçoit une aide de 25 florins 3 sous. L’aînée, Pasquette, mariée en 1679 avec Daniel ROBERT, un tisserand de Gordes, part également au Refuge avec son mari un peu plus tard (1690 à Neuchâtel, 1694 à Schaffhouse) pour aller aussi à Erlangen, en Franconie.

Le 13 septembre 1687, ils sont à Schaffhouse et la famille reçoit une aide de 8 florins 32 kreutzer.

Son mari meurt en 1688 à Erlangen, en Franconie.

Jeanne APPY est toujours vivante à Erlangen en 1696.


† Louis APPY

Il est né avant 1635 à Lacoste. Ses parents étaient Pierre APPY et Marie BLANC.

Il se marie vers 1665 avec Jeanne PALENC.

Mais Louis APPY meurt avant 1685. Sa veuve participe à l’abjuration collective de Mérindol le 22 octobre 1685, avec ses deux enfants : Isabeau APPY et Jérémie APPY.

Le 6 septembre 1687, elle est à Genève avec ses deux enfants et elle reçoit une aide de 31 florins 6 sous.

Le 26 septembre 1687, elle est à Schaffhouse avec ses deux enfants et elle reçoit une aide de 2 florins 40 kreutzer.

Le 13 octobre 1687, elle est à Francfort-sur-le-Main avec ses deux enfants. Le groupe de 18 personnes originaires de Mérindol, où elle se trouve, reçoit 18 florins 15 albus. On apprend que ce groupe est passé par Morges (dans le canton de Vaud) le 26 août 1687 et qu’il veut poursuivre sa route vers le Brandebourg.

On retrouve Jérémie APPY à Berlin (recensement de 1698). Il y exerce le métier d’estaminier (un estaminier fabriquait l’estamine – ou étamine – c’est-à-dire une étoffe mince réalisée à partir de fil de laine ou de coton). Il semble avoir été recensé la même année une seconde fois, il est alors ouvrier en serge (étoffe présentant de fines côtes obliques, avec de la laine ou du coton).


Pierre APPY

Il est à Genève le 24 septembre 1687 où son groupe reçoit une aide très conséquente de 31 florins 6 sous.

Il est très probablement le frère aîné de Jacques APPY qui se présente aussi à Genève le même jour, juste après lui, avec sa femme et son fils.

Dans ce cas, Pierre APPY, qui est mon ancêtre direct, est ensuite retourné chez lui en Provence, à Roussillon (Les Dauphins).