Famille Hervart, des banquiers huguenots


Le registre pastoral du Luc, tenu par Jean Bouer entre 1670 et 1679 mentionne une famille huguenote connue, celle des Hervart *, financiers bien introduits auprès de la monarchie française **. Il s’agit d’une famille de banquiers protestants, originaire d’Augsbourg. Ulrich, en 1584 alla s’installer à Lyon.

Dans le registre Bouer, nous trouvons mention, en 1672, de Jehan Henri Hervart, seigneur de Huningue et de Dlle Esther Hervart, dame du Gouvernet ; ils interviennent comme parrain et marraine de Jean Henry Geoffroy, fils de Sr Jean Henri Geoffroy, de Toulon et de Dlle Anne Catherine Manlin. Ils ne sont pas présents pour la cérémonie et sont représentés par des tiers.

 Barthélémy et Jean Henry Hervart, frères, bien qu’installés à Lyon avaient eu des liens avec la Provence, dans la ville d’Aix, mais surtout par l’entreprise d’assèchement des marais qu’ils ont menée dans la région d’Arles. Jean Henry s’était même installé en Provence en 1655. On comprendra pourquoi il portait alors le titre de seigneur des Marais. Cette affaire d’assèchement périclita dans les années 1670 et Jean Henry en 1675, se retira de l’affaire, laissant à son fils Philibert une partie des marais en échange d’une partie de la seigneurie de Huningue. Cette seigneurie alsacienne avait été donnée à la famille Hervart par le roi de France en 1642, signe de toute la confiance que la famille de financiers avait suscitée auprès de Louis XIII et de Richelieu. Barthélémy avait soutenu financièrement la monarchie lors de la Fronde et lors de l’arrestation de Fouquet.

Esther Hervart fille de Barthélémy, elle épousa Charles de la Tour du Pin et devint ainsi marquise du Gouvernet, seigneurie du Dauphiné. Attachée à sa religion, elle eut la permission en 1686 de partir pour l’Angleterre à condition de laisser ses enfants en France. Elle y fut naturalisée en 1691. Elle fut inhumée à Westminster Abbey en 1722.

 Ci-dessous deux portions simplifiées des descendances de Barthélémy et de Jean Henri Hervart :

* Herwart.
** Claude Dulong, Mazarin et l ‘argent, banquiers et prête-noms, Paris, École des Chartes, 2002.